Kim Sang-Keun est un auteur-illustrateur originaire de Corée du Sud et vivant actuellement à Séoul. Il est ainsi l’auteur des contes illustrés : « Les plus belles vacances de Mini-Taupe », « Qui se cache dans la grotte ? » ou encore « Bonnes nuits » disponible chez les éditions Sens Dessus-Dessous. Des titres traduits dans de nombreux pays et nombreuse fois récompensée. Nous avons profité de sa venue en France en juin pour lui poser quelques questions.
Rencontre avec Kim Sang-Keun
Auteur de nombreux contes à succès
je suis tombé sur un domaine attrayant, celui des livres illustrés, et je me suis alors dit à moi-même : ‘Je veux faire ça !’
K-Society : Pourriez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé à écrire et illustrer des contes pour enfants ?
Kim Sang-Keun : Bonjour, je m’appelle Sang-keun Kim, et j’écris et illustre des histoires. C’est un plaisir de saluer les lecteurs de K-SOCIETY dans cette interview. J’aime créer des histoires et dessiner depuis que je suis jeune. J’ai étudié l’animation à l’université. À un moment où je voulais faire un art différent de l’animation, je suis tombé sur un domaine attrayant, celui des livres illustrés, et je me suis alors dit à moi-même : ‘Je veux faire ça !’
Je travaille avec enthousiasme à créer de nouvelles histoires qui n’existent pas dans le monde. Je me sens fier lorsque mes lecteurs sympathisent avec les histoires que j’ai créées parce qu’ils les trouvent intéressantes.
K-Society : Y a-t-il un livre pour enfants qui vous a particulièrement marqué dans votre enfance ?
Kim Sang-Keun : Quand j’étais jeune, il n’y avait pas autant de livres illustrés différents en Corée qu’il peut y en avoir maintenant. La plupart d’entre eux étaient des livres d’images sur de vieilles histoires coréennes et des fables d’Ésope – un ensemble de fables en prose venues du grec ancien, ndlr -. J’étais intéressé par l’histoire d’un animal en tant que protagoniste dans ces livres illustrés.
K-Society : Comment se porte la littérature jeunesse illustrée en Corée ?
Kim Sang-Keun : Les livres d’images ne sont plus seulement destinés aux enfants en Corée. Les adultes s’intéressent et achètent aussi des livres illustrés pour eux-mêmes.
C’est pourquoi certains éditeurs publient des livres en classant séparément les livres illustrés pour adultes. De plus, comme les rencontres avec les écrivains se multiplient, les lecteurs et les écrivains apprécient ces livres à travers cette culture de l’échange. Il y a de nombreux événements où les écrivains sont invités à rencontrer les lecteurs dans les écoles, les bibliothèques et les festivals locaux.
K-Society : Qu’avez-vous en tête quand vous écrivez une histoire pour ce jeune public ?
Kim Sang-Keun : Je pense que chacun a un enfant intérieur. Donc, plutôt que de faire des livres destinés uniquement aux enfants, je travaille avec l’idée de créer des livres qui peuvent être appréciés par tous les âges. J’essaie de raconter une histoire à laquelle tout le monde peut s’identifier de manière intéressante, avec des sujets captivants ou spéciaux.
je travaille avec l’idée de créer des livres qui peuvent être appréciés par tous les âges.
K-Society : Que souhaitez-vous apporter comme message ou émotion à ces jeunes personnes ?
Kim Sang-Keun : J’espère que les valeurs, l’amour et la chaleur bienveillante d’être ensemble seront transmis à travers mes livres, au de-là de la solitude.
K-Society : Vous souvenez-vous lorsque votre premier livre est sorti, que vous l’avez tenu entre les mains et que vous l’avez présenté au public ?
Kim Sang-Keun : Je ne peux pas l’oublier. J’étais très nerveux de rencontrer mes lecteurs pour la première fois, mais c’était agréable de pouvoir voir vos réactions en personne et de vous voir rire.
K-Society : Y a-t-il des rencontres avec vos lecteurs qui vous ont particulièrement marqué ?
Kim Sang-Keun : Comme j’utilise beaucoup la couleur bleue, il y avait un jeune lecteur qui m’appelait « bleu » et aussi Sang-keun « bleu ». Depuis, de nombreux lecteurs m’ont dit que mon bleu était le « bleu Sang-keun », et comme cela ressemble à un compliment, je me sens reconnaissant chaque fois que je l’entends.
Un autre lecteur était un musicien japonais qui a lu « Star Fishing » et a composé une musique pour son ami insomniaque. Et cet ami a effectivement cessé de souffrir d’insomnie ! J’ai été également surpris d’entendre cette nouvelle incroyable. Il y a aussi des lecteurs qui transforment les personnages de mes livres en poupées. Je leur suis tellement reconnaissant.
Un jeune lecteur qui est venu à la bibliothèque a dit qu’il voulait me présenter son propre livre d’images, j’ai donc demandé l’autographe de ce petit auteur.
Récemment, j’ai visité la France début juin et j’ai donné des conférences dans des écoles primaires, des bibliothèques, des librairies, des universités, et ainsi de suite. Un jeune lecteur qui est venu à la bibliothèque a dit qu’il voulait me présenter son propre livre d’images, alors j’ai donc demandé l’autographe de ce petit auteur. J’ai rencontré tant de lecteurs formidables.
K-Society : Vous arrive-t-il de faire des lectures publiques de vos histoires ?
Kim Sang-Keun : Je rencontre beaucoup de lecteurs, allant des jeunes de maternelle aux adultes et enseignants, grâce aux livres. Chaque fois, j’apprécie de communiquer avec les lecteurs. Je présente mes livres et partage les histoires sur la manière dont les livres sont créés. C’est agréable de pouvoir partager autours des livres d’images tout en participant à des activités.
K-Society : Vos contes s’exportent d’ailleurs dans le monde entier. Que cela représente-t-il pour vous ?
Kim Sang-Keun : Je suis heureux et reconnaissant de pouvoir partager mes livres avec des lecteurs du monde entier. J’espère continuer à créer des livres intéressants et rencontrer de nombreux lecteurs grâce à eux.
K-Society : Pardons pour cette question un peu personnelle, mais êtes-vous vous-même papa ? Lisez-vous vos contes à votre enfant ?
Kim Sang-Keun : J’ai un bébé de neuf mois. Quand je lui lis mon livre, il semble se concentrer, regarder, crier et dire quelque chose. J’espère que nous pourrons échanger et discuter autour des livres plus tard, quand il grandira.
K-Society : Et plus techniquement, comment travaillez-vous vos dessins ? Quelle technique utilisez-vous ? Traditionnelle ? Crayons, peintures… Ou numérique ? ou peut-être les deux ?
Kim Sang-Keun : Je travaille de manière numérique, mais aussi avec des matériaux traditionnels tels que des crayons de couleurs, des pastels, des stylos, des aquarelles, etc., et je dessine des images en utilisant les avantages de ces deux techniques (traditionnelle et numérique).
K-Society : Vous êtes diplômé d’une école d’animation. Souhaiteriez-vous également créer des dessins animés pour enfants ?
Kim Sang-Keun : J’aime relever de nouveaux défis. Actuellement, je travaille avec une entreprise de jeux sur la création de jeux mobiles. Plus tard, je souhaite animer les histoires des livres illustrés. Si je veux faire des dessins animés un jour, alors je me lancerai dans les dessins animés.
K-Society : Avez-vous un message, un conseil pour les auteurs qui souhaitent se lancer ?
Kim Sang-Keun : Crois en toi et crée une histoire qui te passionne et sur laquelle tu prends plaisir à travailler. Je suis sûr que quelqu’un s’identifiera à toi. Et sois courageux en relevant de nouveaux défis.
K-Society : Un message pour vos lecteurs ?
Kim Sang-Keun : Le temps passe vite au rythme des saisons. Comme c’est le jour le plus jeune de ta vie, j’espère que tu feras beaucoup de choses que tu aimes, entouré des personnes que tu aimes. Profite des livres illustrés avec tes proches ! Ce sera sûrement un moment heureux dans ta vie.
Merci aux Éditions Sens Dessus-Dessous et à Kim Sang-Keun